Richard FLAMENT

 

Né à Bruxelles le 16/04/1946

Rue Royale 318 – 1210 Bruxelles - BELGIQUE

Tél : + 32 / 2 /2185348

Fax : + 32 / 2 /2170834

Gsm : 0496/267218

e-mail : richard.flament@skynet.be

Professeur à l’Aca de Bruxelles, architecte plasticien.

Expositions, réalisations de peintures, sculptures, architecture.

 

La litière de Chiron, à l’orée du point 7.

 

Le soleil crève le plafond vert de bandes vives qui courent au travers du bois. Tirant de l’ombre humide les hyacinthes bleues, il déroule le tapis charnu aux vapeurs voluptueuses. La nature dévoilée, nue, est aux aguets, elle attend. Il en est ainsi chaque fois quand il vient au bois.

Il suit toujours le même chemin, humant le sol piétiné depuis l’éternité, levant et baissant la tête, le buste dressé sur quatre pattes. Suivant un rituel établi, il va, vient et sur chaque objet touché il laisse un enchantement magnifique qui donne au bois un charme étrange, intemporel qui fascine le promeneur encore. Enfin au bord de la clairière, dominant l’horizon, il s’étend sur le sol frais et reste immobile à contempler la vallée jusqu’à la nuit venue. Il quitte sa cache quand seules les petites lumières du village scintillent et se confondent avec les étoiles, formant la constellation des hommes à côté de celle des Centaures.

Une fois, il est arrivé qu’un jeune enfant, apeuré et terrifié, égaré

dans le bois, l’aperçu.

C’était un spectacle surprenant, une rencontre extraordinaire entre un dieu et un mortel.  Inoubliable vision qui avait envahi l’enfant, l’avait apaisé et ses pleurs profonds dissipés.  Vieux, il a gardé sa mémoire intacte d’un immense bonheur de yeux tendres qui l’avait regardé, aimés d’emblée, sans retenue. Aujourd’hui toujours se raconte la ballade de la bête qui par l’unique chemin du bois, vient près de la lumière qui réchauffe le village. Les légendes finissent par tuer le monstre et, de l’être caché sous l’apparence, elles gardent sa marque d’amour à l’endroit précis du souvenir comme gravé sur un sol pétrifié où il ne cesse d’exister toujours.

Peu vont au bois sous les gouttes de pluie,…les pierres pourtant deviennent transparentes avec d’infinis reflets, on s’y voit même s’il n’y a qu’une unique tache humide et chaude, avec cette odeur caractéristique, …il est revenu là.