Metamorphoses

Julien COLBOC Sculpteur – Bûcheron

Rue de L’hôtel de Ville, 18 – 75004 Paris – France

Tél : +33 / 6 / 60 98 89 28

http://labolduc.free.fr

labolduc@yahoo.fr

 

Mon travail s’effectue en contact direct avec le monde extérieur. Opposé à l’idée de l’artiste enfermé dans sa tour d’ivoire, méfiant du musée comme seul espace de présentation de la création, je provoque des rencontres avec des environnements et des gens différents.

Ainsi, en tant que citadin, le monde rural est un puits de découvertes et de surprises et je cherche à vivre mon art avec les gens, faire écho de ma création au fin fond des forêts et au-delà des frontières. Cela implique une observation et une tolérance envers ces espaces à découvrir.

Il s’agit de pouvoir s’adapter à chaque nouveau site.

Le bois, comme matériau éphémère et omniprésent, se présente comme une jonction idéale entre ma volonté créatrice et les espaces rencontrés.

Le bois est cependant largement sous exploité en France malgré une perpétuelle croissance d’un département tous les 7 ans.

 

Il semble de toute évidence le matériau idéal pour un sculpteur d’aujourd’hui. Ses qualités d’absorption du gaz carbonique, son possible recyclage et surtout son renouvellement par plantation, font de lui un symbole de la prise de conscience planétaire sur les méfaits de la production industrielle.

Exploiter le bois ne signifie pas tuer les arbres, mais essentiellement comprendre la nature et s’en servir pour créer. Ainsi la majorité de mes oeuvres proviennent de bois recyclés.

En fendant un tronc je m’imprègne de son odeur et de son humidité. Travailler le bois c’est comme ouvrir un livre : on apprend l’âge de l’arbre, on peut remonter le temps et connaître son histoire (gel, blessures,...). La singularité de chaque arbre impose à ma création une constante remise en cause et c’est le matériau et ses imprévus qui guident mon travail. Je reste alors réceptif à ce qu’il me propose.

Il me permet de ne pas rester figé sur le seul problème esthétique du « rendu », de la trace de l’artiste, chère à notre histoire de l’art. Le traitement du matériau dépend de chaque arbre, de chaque projet ainsi que de ma propre volonté à utiliser tel ou tel outil. Aucune règle ni école ne s’imposent. Le plaisir de créer inclut le ses croquis, projet, sa maquette, le déplacement et le travail du bois, ou le travail à la gouge tout comme la mise en image et le montage vidéo. Apprécier le bois implique un intérêt pour les techniques artisanales ancestrales. J’ai gardé de ma famille d’artisans des images et des odeurs d’atelier dans lesquels je m’amusais à inventer de nouvelles fonctions aux nombreux outils présents. Aujourd’hui, l’utilisation de cet outillage (du vilebrequin à la scie à chaîne) implique sa connaissance mais aussi la connaissance de mon corps. Chaque sculpture -petit ou grande-nécessite mon corps tout entier et l’effort physique et alors indissociable de mes oeuvres et participe au plaisir de créer.

Ce sont les grandes compositions au fusain effectuées à l’Ecole nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1999 qui m’ont fait prendre conscience de l’importance du corps en mouvement dans ma création.